libre-offensive

Anarchie/Démocratie

Pour une coordination libertaire et une révolution libertaire

UARA !

Les vacances sont là ! Les syndicats, les partis politiques nous donnent rendez-vous en septembre, après la pause estivale, après que le gouvernement aura eu tout l'été ou presque pour bousiller la retraite, par exemple. Tout l'été pour décider de supprimer encore des postes de profs, d'instituteurs, pardon de profeseurs des écoles, autre exemple. Les syndicats et les partis politiques nous disent à bientôt. Ils vont à la mer, nous allons à la merde !

 

Chaque année c'est pareil et chaque rentrée doit être chaude et chaque rentrée c'est pareil, il ne se passe rien, on reporte au printemps qui sera chaud et chaque printemps c'est pareil et les fachos, ceux qui nous gouvernent comme ceux qui polluent nos rues et nos villes, Lyon, Chauny, Paris et tant d'autres comme Lille et ses alentours, les fachos en profitent.

 

UARA ! est un petit groupe, assez mal organisé, disséminé au nord du pays en milieu urbain et en milieu rural qui a su organiser la manifestation antifasciste du 27 mars dernier, à Chauny, petite ville de l'Aisne pourrie par des néonazis, identitaires, nationalistes de tout poil de plus en plus organisé. Pour ce faire un collectif antifasciste axonais a vu le jour. Il regroupe des syndicats, des associations, des partis politiques pour la plupart réformistes mais des organisations antiautoritaires y participent, Alternative Libertaire, Fédération Anarchiste et différents groupes antifascistes. Un journal est publié et distribué sur Chauny.

 

Tout ça pour dire qu'il est possible d'agir quand on s'y met sérieusement. UARA ! du fait de son organisation n'a plus fait grand chose depuis et le reconnaît sans problème, nous n'avons pas tenu la distance en tant que groupe mais en tant qu'individus bon nombre d'entre nous ont participé à d'autres actions antifascistes et nous sommes présents dans les manifestations syndicales. Nous serons cet été dans différentes actions, à l'automne aussi et l'an prochain de nombreux rendez-vous sont d'ores et déjà pris.

 

UARA ! salue les camarades qui sont allés manifester leur mécontentement au Canada lors de la sauterie des maîtres du monde.

 

UARA ! tient à rappeler que le neuf mai des camarades ont été arrêtés par la police avant la manifestation antifa parisienne et que de nombreux autres à travers la France et dans toute l'Europe ont besoin de soutien. N'hésitez pas à vous tenir au courant de leur situation et à les soutenir !

 

Voilà, ce petit mot était pour prévenir les milliers de lecteurs de ce blog que nous avions un peu abandonné qu'il va à nouveau être actualisé le plus régulièrment possible.

 

Union, Action, Révolution, Autogestion !

Anticapitalistes, antifascistes !


30/06/2010
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Manifestation antifasciste, pourquoi ?

Pourquoi nous manifesterons le 27 mars à Chauny

Depuis plus de deux ans une mouvance néo-nazie s'est installée sur la ville de Chauny que l'on retrouve dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et l'est de la France. Mosquées taguées http://www.aisnenouvelle.fr/index.php/cms/13/article/138633/Un_lieu_de_culte_tague__des_inscriptions_racistes , agressions, insultes, intimidations auprès des musulmans et de toutes les personnes n'étant pas de types européens. A l'époque une association (AJIR) s'est levée et a alerté les pouvoir publics, en vain. Pire, cette association a été pointée du doigt et discréditée par la municipalité.http://www.lunion.presse.fr/article/a-la-une/tensions-communautaires-y-a-t-il-eu-derive-dajir)

Mairie, préfecture, ministère de l'intérieur, ministère de la justice, député, conseil général ont été interpellés mais rien n'a été fait http://www.aisnenouvelle.fr/index.php/cms/13/article/230790/Une_association_s_inquiete__de_la_montee_du_racisme

Plusieurs plaintes à caractère raciste ont été déposées mais qu'une seule a débouché au tribunal, par contre dans le même temps plusieurs jeunes français d'origines maghrébines ont écopé de peines de prison ferme suite à des rixes avec des néo-nazi ou skinheads. Fort de la situation le Front National jeune est entré dans la partie et s'en ai allé en croisade contre l'étranger agressant soit disant  les mères et les filles françaises à la sortie des lycées.

Escorté  par la gendarmerie des groupes d'extrémistes ont manifesté devant un lycée et la gare routière avec provocations, insultes racistes et saluts nazis http://www.aisnenouvelle.fr/index.php/cms/13/article/372289/Agression_raciste___cinq_jeunes_entendusUne boutique se situant à 10 mètres de la mairie, vend des vêtements pour ces extrémistes qui s'y réunissent. Et tout cela sous l'œil des caméras de vidéo surveillance de la ville.

Occultant toutes les agressions racistes et islamophobes, les pouvoirs publics et la presse locale ont résumé la situation en « tension communautaire ». Des skinheads contre des jeunes de la communauté maghrébine. Mais là il y a un problème, nous avons d'un coté des racistes idolâtrant le régime nazi et qui le revendiquent dans la presse locale complaisante http://www.lunion.presse.fr/article/societe/skinheads-lumiere-sur-une-mouvance-de-lombre  et de l'autres des personnes de toutes origines se sentant attaquées et se défendant. Mais où est-donc toute cette tension communautaire ? Il n'y en a pas ! Il y a tout simplement des agressions racistes et islamophobes, antisémites mais les autorités préfèrent utiliser d'autres termes qui ne sont pas la réalité. Où sont passés les agressions racistes ? Où sont passées toutes les inscriptions néo-nazi sur un culte musulman et les lieux publics, où sont passés toutes les insultes et intimidations qu'on subit de nombreux Chaunois à cause de leur origine, couleur de peau et/ou de religion ?

Le responsable du FNJ a osé créer une association contre le racisme anti blanc http://www.lunion.presse.fr/article/societe/contre-le-racisme-anti-blanc-il-cree-son-association alors que dans le même temps l'association AJIR était pointé du doigt.

Ensemble combattons cette montée du racisme, défendons le droit du vivre ensemble. Pour une France multiculturelle, arrêtons cette politique d'exclusion. A l'heure du débat sur « l'identité nationale », affirmons avec force notre attachement à notre pays. Une nation multiculturelle, une nation où chaque individu trouve sa place.

C'est pourquoi nous vous convions à la réunion visant à préparer la manifestation antifasciste du 27 mars 2010, à Chauny le mercredi 03 mars 2010 à 18h. Pour tout renseignement sur le lieu, l'heure, contactez-nous.

Contact : coordinationlibertaire@gmail.com

Nous souhaitons que le plus grand nombres de structures, collectifs, associations et réseaux nous rejoignent pour cette grande manifestation qui dépasse les frontières de la Picardie.

Autres liens intéressants :

http://www.novapresse.com/chauny-des-groupes-neo-nazis-sement-le-trouble-la-mairie-impuissante

http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=776

http://www.marianne2.fr/La-France-en-crise,-modele-reduit-bienvenue-a-Chauny-1-3_a182948.html

http://islamophobie.net/art_read.php?ai=3 

 


25/02/2010
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Manif antifasciste du 27 mars. Intégralité des questions et des réponses du groupe au Courrier Picard

Suite à un article de l'Union nous avons décidé d'accepter de répondre au Courrier Picard qui, au contraire de l'Union n'avait pas, à notre connaissance, écrit n'importe quoi au sujet de la manifestation prévue pour le 27 mars à Chauny.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Une-Coordination-libertaire-appelle-a-une-manifestation-anti-raciste

Voici l'artcile et, ci-dessous, les questions du journal suivies de nos réponses. Ceci afin que chacun se fasse une idée.



Questions :


- Vous expliquez le choix de faire une manifestation suite aux différents articles
parus dans la presse. S'agit-il des articles concernant les violences entre jeunes
maghrébins/ nationalistes qui se sont déroulées d'octobre à décembre dernier ?

-Avez-vous déjà organisé des manifestations similaires ? Dans le département ? A
Chauny ?

- Le choix du 27 mars, le jour du No Sarkozy day, tend à donner un caractère
politique à la manifestation. Est-ce que la manifestation anti raciste ne risque pas de
dévier vers une manifestation anti-Sarkozy ? Est-ce votre volonté de faire une
manifestation large : contre le racisme, les discriminations et globalement contre la
politique menée par Sarkozy ?

-Vous l'avez dit dans votre tract, le FNJ est présent à Chauny. Que demandez-vous ?
Sa dissolution ?

- Vous ciblez également une boutique de vêtements qui vend des produits utilisés par
les nationalistes. Souhaitez-vous sa fermeture ?

-A ma connaissance, il n'existe pas de mouvement organisé contre le racisme à
Chauny. A votre avis, pourquoi ?
En sachant cela et que la ville est à droite politiquement , quel accueil pensez-vous
avoir le 27 mars ? Des habitants, des associations, des élus de l'opposition, vous ont-
ils déjà assurés de leur soutien ?

- Dans votre tract, vous appelez à un défilé festif et joyeux. La Police semble se
préparer à un service d'ordre. Le FNJ sera peut-être de la partie. Est-ce que vous
pourrez éviter les violences ?



Réponses :

- Oui concernant les articles évoquant Chauny (ceux du Courrier, de l'Union et de Marianne). Et oui concernant les agressions, dégradations de lieux de cultes (mosquée de Crépy-en-Valois, Oise, Picardie, un exemple parmi d'autres), l'affichage s'accélérant d'autocollants, d'affiches racistes, xénophobes, islamophobes, antisémites (projetapache.com ; Jeunesses Identitaires (Guignicourt, dans l'Aisne par exemple) ; fdesouche.com ; etc.). Nous ne sommes pas croyants et n'aimons pas particulièrement les religions mais respectons les choix de chacun(e) et n'approuvons aucunement le saccage des lieux de culte.

- En tant que groupe tel que nous sommes aujourd'hui, non. Nous tenons à démentir les propos du "journal issu de la résistance" que nous ne faisons pas partie de "la coordination libertaire" qui n'existe pas à notre connaissance. L'emploi de cette expression accolée au nom de notre groupe n'est qu'une façon de dire aux autres groupes qu'ils peuvent nous contacter et que nous pouvons coordonner des manifestations ou des actions.

Autrement, c'est-à-dire, avant d'être un groupe, certain(e)s d'entre nous ont déjà organisé ou participé à l'organisation de manifestations similaires ou non.

Dans le département, certain(e)s ont effectivement déjà participé à l'organisation de manifestations ainsi que dans un département voisin et de la même région.

A Chauny, jamais.

- C'est évidemment politique. Le choix de la date n'est pas dû au hasard. Le gouvernement, son président sont, à la suite de leurs prédécesseurs, responsables de la situation socio-économique du pays. Le FN et le FNJ ainsi que les groupes cités ci-dessus ne sont que les rapaces volant au-dessus du cadavre.
La destruction de ce que les générations ayant vécu le nazisme et l'ayant vaincu ont eu tant de mal à créer face au capitalisme toujours dominant (sécurité sociale, éducation publique gratuite et laïque, réduction, petit à petit du temps de travail, etc.) ne peut nous laisser indifférents.
Lorsque les rapaces pré-cités arborent dans la rue (comme à Vic-sur-Aisne il y a deux ans, consultez la gendarmerie ; comme à Vailly-sur-Aisne, entre autres) des drapeaux nazis en toute impunité ou chantent des chants nazis et hurlent des slogans antisémites à Villers-Cotterêts, tout cela est prouvé, et que nos camarades, qu'ils (elles) soient de RESF, de Soutien Ô Sans papiers, etc. sont emprisonnés pour avoir été solidaires d'être humains migrants ou immigrés ou quand, comme à Chauny, des "nationalistes" viennent agresser d'autres personnes pour soi-disant protéger leurs amies ou leurs soeurs nous ne pouvons, à un moment ou à un autre, que réagir. Ne pas le faire serait criminel.

Cette manifestation n'est pas une manifestation anti-Sarkosy mais antifasciste. Nous ne sommes pas responsable de l'élection d'un président créant un ministère digne de celui qui, selon un article de presse récent, destitua en 1924 sa grand-mère maternelle de sa nationalité française parce qu'elle épousait un étranger, ledit président élu par 53% des votes exprimés (ce qui n'est pas lourd, vous êtes journaliste, vous retrouverez sans problème les chiffres et vous pourrez peut-être rappeler à vos lecteurs combien d'électeurs exactement ont élu cet individu). Pour autant, elle tombe à pic avec une autre manifestation copiant une initiative italienne.

Oui, l'objectif est de faire une manifestation large.

- L'intitulé de la manifestation est "manifestation antifasciste", pas antiraciste, même si, bien sûr, la première inclue la deuxième.
Notre groupe n'est pas pour réclamer la dissolution de quelque parti ou association que ce soit. Réclamer la dissolution d'un parti, là encore, nous rappellerait trop l'histoire du pays et tous ses prisonniers politiques, bien plus souvent d'ailleurs "de gauche" que de droite. Cela laisserait toute possibilité au pouvoir de se débarrasser de tout ce qui le dérange. Le processus est déjà suffisemment entamé pour que nous apportions de l'eau au moulin.

Cette manifestation, dans l'esprit du groupe en étant à l'initiative, est de faire la démonstration, nombreuse, que Chauny et ses environs ne sont pas Orange ou Vitrolles, que ce n'est pas non plus Vichy ou la ligue Lombarde.

Ce que nous combattons (et pas seulement en organisant ce genre de manifestation mais aussi au sein d'associations, de syndicats, etc.) c'est l'idée (est-ce une idéologie ?) que les autres, les étrangers, sont la cause des soucis des populations quand il est évident que c'est le capitalisme qui les exploitent et les pousse dans la recherche de boucs émissaires.

Les événements de Chauny n'ont-ils pas contribué à faire installer des caméras de video-surveillance (et non pas de video-protection comme la com' et la sémantique gouvernementale veut le laisser entendre) ?

Donc non, nous ne réclamons en tant que groupe aucune dissolution mais nous laissons évidemment la liberté à tout(e) manifestant(e) se joignant à nous la liberté de la demander et d'exprimer son opinion personnelle ou collective sur la situation

- "Tant qu'il y aura des bougnoules, j'aurai du boulot", c'est ainsi que Marianne rapporte les propos du commerçant s'adressant à de jeunes clients. Que pensez-vous que nous pensions ? Ce brave commerçant, alors qu'une multitude de Chaunois sont au chômage, devons-nous le mettre lui aussi sur la paille ?

- Comme c'est à votre connaissance qu'il n'y a pas de mouvement organisé contre le racisme à Chauny, nos connaissances n'étant pas les mêmes, nous ne pouvons pas répondre. Votre concurrent a évoqué du mouvement (si tant est que le fichage face book soit un mouvement) et des associations ont existé et existent encore.

La ville est à droite ? La France ne l'est-elle pas aussi ? La région, il nous semble est politiquement à gauche.

L'accueil ? Les Français ont la réputation d'être hospitaliers, accueillants, pourquoi serions-nous mal reçus ?

Des habitants, des organisations politiques nous ont assurés de leur soutien. Des élus ? Pas à ce jour mais peut-être n'avons-nous pas su à qui nous adresser ou bien n'ont-ils pas voulu nous répondre, à ce jour.

- Festif et joyeux, oui.

La police ? Son devoir est d'imposer un ordre concordant avec la stabilité du pouvoir. La police nous la rencontrons régulièrement, elle nous frappe, nous déshabille, nous vole (nos vêtement parce qu'ils sont noirs bien avant d'arriver sur le lieu d'une manifestation, nos boissons si elles sont dans des bouteilles en verre, et tout un tas d'objets dont nous ne soupçonnons même pas la dangerosité), contrôle nos identités à l'occasion, nous place en garde à vue, manque à sa parole lorsqu'il y a négociation comme à Calais il y a peu, elle nous gaze et nous en passons et des pires. La police ?


Lisez-vous les journaux ? A Soissons, il y a quelques semaines, un policier expliquait à un taggueur que le A cerclé (le A d'anarchie) était la même chose qu'une croix gammée ! A Reims, lors de la venue du premier ministre, que de violence ! A Calais ? Où la police est-elle service d'ordre ? Ou de quel ordre ? Vous évoquez un service d'ordre ? Soit.

Nous ne souhaitons pas une manifestation violente, sinon nous n'aurions pas claironné nos intentions mais chaque manifestant(e) sera évidemment libre de manifester selon la méthode qui lui semble la plus efficace dans le respect des slogans de chacun. Nous aurons un service d'ordre aussi. Nous n'appelons pas, pour cette manifestation, à "d'autres actions" mais nous n'avons rien à imposer à qui que ce soit.

    Eviter des violences ? Nous ne lisons pas dans le marc de café et nous ne     paraphraserons pas la jeune personne posant chez votre concurrent en vous répondant que "si on nous attaque, nous nous défendrons", ce qui est, de fait, l'annonce de leur présence.
Comme nous vous l'avons dit, festive et joyeuse.

21/02/2010
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Soutien aux camarades lillois et à tous les persécutés !

Nous individu(e)s du groupe Coordination Libertaire (Union ! Action ! Révolution ! Autogestion !) soutenons les camarades lillois persécutés par la police et par ses complices fascistes (à moins que ce ne soit l'inverse ?). Une camarade a été agressée au couteau ! Nous tenons à apporter notre soutien en relayant toute information utile et nous disons aux camarades de Lille que nous pouvons être à leurs côtés si besoin s'en fait sentir comme nous étions là le 23 mai dernier.

Vive la Sociale et M.AV. !

U.A.R.A. !

Nous relayons là ces informations trouvées sur le net.

Violences policières et fascistes, ça continue ! Soutien aux camarades menacés et agressés !

 

  

communiqué suite à l’aggression d’une militante lilloise

Le 23 mai 2009 à Lille a eu lieu une manifestation contre la répression d’État qui s’est terminée devant la maison flamande de Lambersart gérée par la Jeunesse Identitaire (groupe d’extrême droite) et Terre Celtique.

Un manifestant ayant enfoncé la porte de cette maison, les forces de l’ordre ont procédé à 26 interpellations. Lors de celles-ci, un agent des forces de l’ordre en civil a photographié un par un les visages des interpellé-e-s au sol. Plus tard, il est passé dans les cellules du commissariat central de Lille et a demandé à chacune des personnes photographiées, à ce moment là placées en garde à vue, leurs noms, prénoms et dates de naissance (renseignements qu’il a noté en dessous des photos).

Le soir même, les personnes présentes devant le commissariat, venus soutenir les interpellé-e-s, ont fait l’objet d’un contrôle et d’une prise d’identité.

Le 3 juin 2009, au Fac bar de Lille 2, a eu lieu une soirée organisée par l’association « gégéne ».Yohan, Pierre et Fatima, présent-e-s le 23 mai à la manifestation, y ont rencontré le trésorier de la Vlaams huis (maison flamande), qui les a menacé de violences physiques, a fait un salut nazi, et a qualifié les manifestant-e-s du 23 de « bisounours ».

Le 9 juin, la maison flamande a mis en ligne une vidéo sur le site youtube : un montage de photos de « black blocs » suivi de photos de l’incident du 23 puis de remerciements adressés aux 26 interpellé-e-s sur la musique du générique des « bisounours » (y figurent prénoms, 1ères lettres des noms de famille, et villes de résidence donnés aux policiers). Soulignons le fait que l’une des interpellé-e-s, originaire d’Italie, habitant en Belgique, a donné comme lieu de résidence le nom de son village italien inconnu des autres interpellé-e-s et manifestant-e-s.

Il se pose alors la question de l’étendue des informations dont dispose la maison flamande ainsi que de leur provenance. Comment ont-ils réussi à accéder à des informations dont l’accès est censé être réservé à la police ?

La vidéo a été retirée d’internet le 14 juin au soir mais a été enregistrée avec des impressions d’écran par des manifestants du 23.

Le vendredi 3 juillet, deux hommes aux crânes rasés ont interpellé et dévisagé devant chez lui Yohan (dont l’identité a été prise devant le commissariat central le soir du 23 mai).

Le lundi 6 juillet 2009, Yohan a effectué son dernier jour de TIG au zoo de Lille (date qu’il a reçue de la médiatrice le jeudi 2 juillet). Il a pris une pause cigarette vers midi et a aperçu les deux hommes du 3 juillet le suivre. A 13 heures il est sorti du zoo, les deux hommes l’ont suivi, interpellé puis poursuivi en courant.

Le même jour, peu avant 20h00 sur le boulevard Victor Hugo à Lille, Hélène (dont l’identité a été prise devant le commissariat central le soir du 23 mai) a été interpellée par deux hommes (dont la description correspond a celle de ceux qui ont suivi Yohan quelques heures plus tôt) alors qu’elle sortait de chez son ami Antoine (interpellé lors de la manifestation du 23). Ils lui ont entaillé plusieurs fois le visage (joue droite et cou) avec un couteau en la menaçant : « C’est de la prévention, la prochaine fois j’appuie plus fort. Tu diras à tes petits copains de se calmer et d’arrêter leurs conneries. ».

Nous déposons donc plainte contre X pour avoir divulguer ou s’être procurer illégalement des informations personnelles sur les personnes mises en garde à vue le 23 mai suite à la manifestation.

Des inculpé-e-s du 23

Par mesure de sécurité, les prénoms des témoins ont été changés.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2009/07/16/article_reperes.shtml

 

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2009/07/16/article_manifestation-anarchiste-des-infos-perso.shtml


18/07/2009
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Pense-bete juridique en cas de problème avec la flicaille

Pense-bête juridique
Avant la manif

- Eviter les produits qui modifient le comportement (alcool, drogues, etc), ne pas en avoir sur soi.

- Proscrire le répertoire de tous ses amis (éviter d'avoir son téléphone), penser aux camarades.

- Pas de couteau ou d'objets pouvant être considéré comme “arme par destination”

- S'écrire sur la main, le bras ou autre ou le connaître par coeur, le numéro d'un avocat.

- Laisser à quelqu'un ses noms, prénom et date de naissance, important en cas de problème, et le crier en cas de problème durant la manifestation.

- Avoir une pièce d'identité ou un document portant son nom et une photo d'identité.

 

Pendant la manif

- Rester groupé, ne pas courir, ne pas donner d'autocollant de son organisation aux inconnus.

- En cas d'interpellation : rester calme ; le délit “d'outrage et rébellion” tombe dru.

 

Le contrôle d'identité

- Il ne peut, en théorie, excéder 4 heures.

- Il peut se faire sur le lieu d'interpellation ou au commissariat.

- Une “palpation de sécurité” peut être pratiquée mais pas une fouille en règle. Si on est maltraité pendant le contrôle, il faut absolument le faire figurer sur le procès verbal. (P.V.)

- Si l'on est mis en garde-à-vue (G.A.V.), demander une copie du P.V. d'interpellation. Il ne faut signer que si l'on est d'accord avec ce qui figure sur le P.V. Sinon, rajouter ce qui manque et mettre un trait à la fin sur ce qu'il reste de blanc à la page.

 

La G.A.V.

- Elle peut être annoncée au plus tard après les 4 heures de contrôle d'identité, mais elle doit être signifiée. Elle peut durer 24 heures (à partir du moment de l'interpellation), voire 48 heures si elle est reconduite.

IMPORTANT :

- On a absolument le droit de se taire ou de dire que l'on n'a rien à déclarer ;

- On a le droit de savoir de quelle infraction on est accusé ;

- On a le droit de voir un médecin et un avocat, il faut le demander à l'agent de police présent (demande renouvelable après la 24e heure de G.A.V.)

- Pendant la G.A.V., on peut subir une fouille à corps pratiquée par un agent du même sexe.

- Pour le P.V. de la GA.V. , mêmes conseils que pour le contrôle d'identité.

 

Suites…

- Il vaut toujours mieux refuser la comparution immédiate. préparer sa défense avec son avocat est toujours préférable même si l'on encourt de la prison préventive.

 

En cas de violences policières

- On peut porter plainte par lettre recommandée auprès du doyen des juges d'instruction, auprès de l'I.G.S. (Inspection Générale des Services) et de la C.N.D.S.

-Penser à prendre des photos des blessures, etc.

-Garder son T6shirt sanguinolent si c'est le cas ;

- Demander une interruption temporaire de travail (I.T.T.) aux urgences ou à son médecin ;

- Cobtacter une association luttant contre les violences policières.

 

Bonnes manifestations quand même : Seule la lutte paie !

Pour plus de renseignements, lire d'Elie Escondida et Dante Timélos :

Face à la police/face à la justice,

éditions L'altiplano (mise à jour : www.guidejuridique.net/) http:/rebellyon.info/article1410.html

 

 

 

Élie Escondida et Dante Timélos (15 février 2007)
publié le 9 février 2008
thèmes: Guides pratiques (26 brochures)
Prison, justice, répression (43 brochures)

Face à la police / Face à la justice

Quels sont mes droits lors d’une garde à vue ?
Dois-je accepter la comparution immédiate ?
Comment va se dérouler mon procès ?

Pour vous aider à répondre à ces questions et à organiser votre défense individuelle ou collective, Face à la police / Face à la justice propose une vue d’ensemble des procédures pénales courantes.


Ce guide ne s’imagine pas que la procédure pénale représente en quoi que ce soit une garantie absolue pour ceux et celles qui se sont fait arrêter. Mais si la machine répressive est arbitraire, elle doit pourtant agir au nom du droit : connaître celui-ci, c’est apprendre la langue de son ennemi, c’est pouvoir se repérer dans les méandres de ses dispositifs de répression.


Il devient parfois possible d’échapper aux pièges les plus grossiers et d’user de tous les moyens, même légaux, pour s’en sortir « au mieux ».

Face à la police / Face à la justice, guide de self-défense juridique est la version intégrale du bouquin paru aux éditions L’Altiplano en 2007.

- lire la brochure

- telecharger le PDF (962.2 ko)
Face à la police / Face à la justice
160p. - version février 2007

- la lire ailleurs sur le web

- la commander chez L’Altiplano (Paris)


23/06/2009
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Sarkozy, nous te voyons !

www.citizenside.com/fr/photos/la-couv/2009-01...

 

Voici un article de Libération. Il parle d'une énième exagération de la police qui conduit une personne, respectable en plus, même pas un mec à casquette, non, non ! Un cravaté tout ce qu'il y a de plus propre sur lui ! Professeur de philosophie, le mec qui bien que passant au tribunal, ce qui est public, demande à Libé l'anonymat et vous remarquerez que Libé le lui accorde ! Un mec bien, on vous dit ! Même qu'il s'excuse, le mec !

N'empêche, dire "Sarkozy je te vois !" ça conduit au tribunal. A méditer... Ou réagir !

Lisant cet article, on peut se rendre compte que ce n'est pas que la police qui exagère. Le procureur semble prendre, lui aussi, un malin plaisir à vouloir absolument condamner cet enseignant de l'Education nationale, voir le passage sur le chronométrage précédent l'audience de ce cher représentant de la République (ou de l'autorité publique, ou de la force de l'ordre ?), c'est pitoyable.

Ce mec n'est pas un héros, dit son avocat. Mais qui veut des héros sinon ceux qui ont voté pour Sarkozy ? Nous ne voulons pas de héros ! Nous voulons vivre dans un pays, sur une planète où la liberté d'expression est totale.

Le 23 mai, rendez-vous à Lille ! Contis, étudiants, profs, chercheurs, chômeurs, travailleurs de tous pays et de tous métiers, tous à Lille à 14h30, métro Mairie de Lille !

Pour le droit de vivre libres !

19 mai 2009Image :illusions-de-mouvements.over-blog.com

« Sarkozy je te vois » : 100 euros d'amende requis contre le « perturbateur indésirable »

JUSTICE. L'homme qui avait perturbé un contrôle d'identité en gare Saint-Charles en criant « Sarkozy je te vois » était jugé aujourd'hui devant le tribunal de police de Marseille pour « tapage injurieux diurne ». Il ne s'est pas présenté à l'audience. 100 euros d'amende ont été requis à son encontre. Le jugement sera rendu le 3 juillet.
Lire la suite

Selon les policiers qui procédaient, le 27 février 2008, à un contrôle d'identité, l'homme, âgé de 47 ans, a « vociféré » à leur encontre en les désignant du doigt. Provoquant l'hilarité générale, il aurait « perturbé » leur contrôle.

Pour l'officier du ministère public qui a requis 100 euros d'amende, le caractère « injurieux » de l'infraction ne tient pas au fait d'avoir prononcé le nom du Président de la République.

Mais il est constitué par la simple « manifestation bruyante » et la volonté de «se montrer désagréable », même « sans user de terme offensant ».

Sachant que l'infraction aurait duré cinq minutes, l'officier du ministère public a répété avant l'audience la phrase « Sarkozy je te vois » en se chronométrant. Conclusion : le présumé contrevenant l'a peut-être, selon elle, «scandée…soixante fois ».

En défense, Me Philippe Vouland a plaidé la nullité de la citation.

Il a rappelé que le prévenu « s'était excusé » et a reconnu « qu'il était probablement ridicule » : « Devant une situation tendue, il a eu le réflexe malheureux qui se voulait pédagogique de détendre l'ambiance par l'humour. »

« Il plaide non coupable en ne se présentant pas en héros », a ajouté Me Vouland.

«Le caractère injurieux n'existe pas, ou alors vous allez mettre [les humoristes] Anne Roumanoff et Stéphane Guillon en prison», a indiqué l'avocat.

« Si vous condamnez, ça ne peut qu'aggraver l'incompréhension entre la police et la population », a estimé l'avocat, rappelant que, dans cette affaire, «M.Sarkozy est innocent » : « J'imagine la tête du Président de la République quand il a vu arriver cette affaire », a dit Me Vouland.

M.H.

Lire le témoignage du prévenu


19/05/2009
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A propos de Julien Coupat

Cet article a été recueilli sur le site de Michel Debray, libre, libertaire et libertin le.poil.dans.la.main.over-blog.com



Julien Coupat : "L'antiterrorisme est la forme moderne du procès en sorcellerie"

Par David Dufresne


Le diable aime les détails. Signe des temps, les détails sont numériques. Le 26 janvier, le chef de section d'assistance aux investigations judiciaires du Bureau de la lutte anti-terroriste adresse un mail au juge Thierry Fragnoli, qui commence sérieusement à s'impatienter. Où sont les expertises des crochets saboteurs de lignes de chemin de fer ? Ce mail, jamais révélé, Mediapart en a lu une copie. Réponse policière : la gendarmerie fait au plus vite. Son rapport arrivera « vers le vendredi 13 février ». Et l'homme d'ajouter, comme dans une parenthèse d'impuissance : vendredi 13, « (jour de chance, il nous en faut). Bien cordialement ».


La suite, on la connaît. De la chance, les enquêteurs n'en ont pas eu. Ni ADN, ni empreinte digitale, rien. En ces temps numériques de la preuve scientifique absolue, ça la fiche mal. Surtout quand les relevés d'indices ne se font pas dans les règles de l'art (policier), comme ça semble avoir été le cas sur plusieurs des cinq lieux de sabotages (un en octobre 2008, quatre simultanés en novembre)… Quant à la chance, comme facteur d'enquête, on a connu plus rigoureux.


D'ailleurs, depuis
l'offensive des avocats début avril, et les dernières révélations successives, les langues commencent (un peu) à se délier. Selon différentes sources proches du dossier, recoupées par Mediapart, l'origine du cafouillage de l'enquête pourrait venir de là. Venir du pataquès autour de l'ADN. Le 8 novembre, au lendemain des dégradations sur les lignes SNCF, c'est ambiance de crise au ministère de l'intérieur. Chacun y va de ses suggestions. La Sous-direction anti-terroriste (SDAT) et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) ont de forts doutes sur Julien Coupat et son amie, Yildune Lévy. Ils viennent d'être pistés dans la nuit en Seine-et-Marne, à proximité d'un des lieux en question. Trois de leurs amis ont également été contrôlés dans la même nuit, à proximité d'une autre ligne SNCF. Mais ce sont surtout les gendarmes, selon nos informations, qui se montrent les plus affirmatifs. Ils assurent au cabinet de Michèle Alliot-Marie avoir « tout ce qu'il faut » pour confondre les auteurs, aux dires de différents témoignages. Entendre : ils ont les crochets et les empreintes qui vont avec. La date est d'importance. Moins de deux mois plus tard, c'est la grande fusion police/gendarmerie. La « grande œuvre » de la ministre de l'intérieur. Tarnac, c'est un peu ça : de la fusion avant l'heure, un exercice taille réelle et grandeur nature, entre Paris et la Corrèze, police et pandores. Le mail du 26 janvier en dit long, involontairement, sur le résultat. Confusion, plutôt que fusion.

Le diable affectionne également les cachotteries. De source pénitentiaire, une information est parvenue tout récemment à Mediapart. Des hommes des « services » se seraient dernièrement intéressés de près au parloir de la prison de la Santé. En clair : on les soupçonne d'avoir placé des micros espions dans le lieu même où Julien Coupat se rend à chacune des visites qu'il reçoit ; lui, le dernier des neuf mis en examen encore en détention provisoire. Réponse officielle de la police : « La procédure antiterroriste prévoit de pouvoir sonoriser une pièce, sur demande exprès du magistrat. Si tel est le cas, cela devrait apparaître dans le dossier d'instruction, lui-même couvert par le secret d'instruction. » Traduction : une telle « sonorisation » est possible – mais on ne dira pas si c'est le cas. Ni si ce n'est pas le cas. Ni même, comme cela s'est vu, si les retranscriptions s'arrêtent miraculeusement avant de figurer dans le dossier... Quoi qu'il en soit, à cette date, nulle trace d'écoute indiscrète à la prison de la Santé dans les différents tomes d'instruction, que nous avons pu consulter. Mais tout de même, comme dans bien des affaires judiciaires, sont annexés au moins deux courriers expédiés notamment à Yildune Lévy, du temps où elle était incarcérée. C'est dire que la surveillance ne s'est pas desserrée, après les interpellations.

Au contraire, même. Sur les enquêteurs, la pression est devenue énorme. La faute à la médiatisation, disent-ils – plus qu'aux faits eux-mêmes, finalement mineurs. D'où les confidences, en passant, de plusieurs services de police. « Des éléments sont en train de rentrer. » Des expertises, des auditions, des traductions (liées à la revendication des actes de sabotages par des Allemands, dès le 10 novembre, soit la veille des arrestations de Coupat & co.). Autrement dit : policiers et magistrats se donnent du temps. C'est en effet leur dernière carte. Tant, jusqu'ici, on trouve bien des coïncidences dans le dossier, on trouve bien des écrits, on trouve bien des actions, des filatures, des « interceptions de sécurité », de la comptabilité, près de cinq mille livres dans la « bibliothèque solidaire » du village dont une trentaine saisis, plus ou moins qualifiés de subversifs, mais aucune preuve. Ni matérielle, ni probante. Ni même aucun témoin direct.

Autre élément troublant : lors de la fameuse nuit du 7 au 8 novembre, on dénombre rien de moins que quatre incidents sur quatre lignes SNCF en quatre lieux différents. Paradoxalement, le sabotage reproché à Julien Coupat – qu'il nie farouchement, on va le voir – serait celui qui a occasionné le moins de dégâts, si l'on en croit les experts cheminots. Quid des trois autres sabotages ? Avec quelles équipes ? Quels moyens ? Quelle coordination éventuelle ? La police, dit-elle, travaille sur la question.

Et puis, se pose toujours une autre question, et de taille : savoir si les faits relèvent bien du terrorisme, comme le martèle le parquet de Paris, ou si, au contraire, il s'agit au pire de simples dégradations, comme l'ont rappelé Irène Terrel, avocate de Julien Coupat, et William Bourdon, conseil d'Yildune Lévy, dans un long mémo adressé au juge Fragnoli, le 25 mars dernier, lui demandant de requalifier les faits. Demande restée, pour l'heure, sans réponse.

« Je refuse de répondre »

Se taire. Ne pas répondre. Ne pas être « beau joueur », comme dit l'adage. C'est un droit, prévu dans le code pénal. Mais rarement revendiqué. Ou pas longtemps. C'est pourtant ce qu'a fait Julien Coupat en garde à vue, dans les sous-sols de la Sous-direction de l'antiterrorisme (Sdat), entre le 11 et le 14 novembre 2008. Il venait de se faire interpeller à Tarnac. Perquisitions, direction Paris à 160 km/h sur l'autoroute, précipitation. Rapidement, Julien Coupat va comprendre de quoi on l'accuse : chef d'une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Et voilà le grand jeu du grand mutique qui commence. Sur les procès-verbaux de ses douze auditions en quatre jours, auxquels Mediapart a eu accès, on lit « je refuse de répondre ». Une fois, dix fois, cinquante fois. Sur lui, sur son militantisme, sur ses revues, ses amis, ses filatures, ses contre-filatures, son passage clandestin à la frontière américano-canadienne (janvier 2008, qui lui vaudra les soupçons du FBI), sa présence aux abords de la ligne de chemin de fer à Dhuisy (Seine-et-Marne) dans la nuit du 7 au 8 novembre, ses amitiés présumées avec des activistes anti-nucléaires allemands.

« Je refuse de répondre », toujours

– Le policier : « Confirmez-vous votre participation dans le cadre du black bloc lors d'un sommet du G8 se tenant à Evian ? »
– Coupat : « Je refuse de répondre. »
– Le policier : « Avez-vous participé à une action visant à bloquer un forum à Isola San Giorgio (Italie) concernant l'organisation de l'écologie, le 15 septembre 2004 ? »
– Coupat : « Je refuse de répondre. »
– Le policier : « Vous avez participé en mars 2007 à la parution, sous le nom du Comité invisible, d'un pamphlet libertaire intitulé l'Insurrection qui vient, confirmez-vous être à l'origine de cette parution ? »
– Coupat : « Je refuse de répondre. »

Parfois, il y a des variantes – très rares, mais qui ne changent rien. « Je ne veux pas parler. »

Julien Coupat ne signe pas non plus ses PV. Refuse de se soumettre à un prélèvement ADN (les policiers lui prendront ses vêtements lors d'une douche). Refuse de donner ses empreintes digitales (les policiers iront chercher dans les fichiers de la prison de la Santé où obligation est faite de donner ses empreintes pour les comparutions chez le juge). Refuse, aussi, l'expertise graphologique. Il se tait. À longueur de longues heures. Les seuls moments où il cause, c'est pour justifier pourquoi il ne cause pas.

Ainsi, 8h20, 12 novembre, premier interrogatoire :

– Le policier : « Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre silence ? »
– Coupat : « Je récuse le type de procédure d'exception tant policière que judiciaire dont l'anti-terrorisme est le paravent. »
– Le policier : « N'y aurait-il pas d'autres moyens que le silence pour s'opposer à ce type de procédure ? »
– Coupat : « Non, pas dans ma position. »
– Le policier : « Voulez-vous dire que vous allez refuser de répondre systématiquement ? »
– Coupat : « Oui. »

Ainsi, deuxième audition, le même jour :

– Le policier : « Avez-vous bien conscience que votre décision de garder le silence sur le thème de votre engagement politique peut vous porter préjudice, dans la mesure où il ne vous permet pas de comprendre dans quel cadre sont les faits qui vous sont reprochés ? »
– Coupat : « Je refuse de répondre. »

Quand, à l'ultime audition chez les policiers, à l'ultime minute, ou presque, des 96 heures de garde à vue, Julien Coupat consent enfin à être plus loquace. Mais, là encore, pour dire pourquoi il ne dira rien. Il s'élance : « Mon arrestation est l'aboutissement d'environ une année d'enquête préliminaire dans le cadre des lois anti-terroristes. L'anti-terrorisme reproche centralement à ceux qu'il vise des intentions, des idées, et reproche des infractions seulement en second lieu comme matérialisation de ces idées et intentions. Si bien que ce qui est centralement jugé, ce ne sont pas les actes, mais quelque chose que la procédure leur prête. Si l'on suit le fil des auditions, il apparaît que me sont reprochées deux dégradations qui, pour n'être pas sans conséquences, n'en demeurent pas moins mineures, en ce qu'elles mettent en danger la vie de personne. Il va de soi dans un tel cadre que toutes déclarations à la police ne pourraient n'être qu'à ma charge »…

Face au juge : « J'aurais une prescience ? »

Quelques heures plus tard, Julien Coupat est présenté à son juge d'instruction, Thierry Fragnoli. Autre interlocuteur, autre ambiance, autre tournure. La confrontation entre les deux hommes change la donne. Sur le mode de l'ironie. De la fronde. Des sous-entendus. Tout commence comme cela avait fini chez les policiers, par une justification détaillée de son silence. Cette fois, Julien Coupat ajoute : « L'antiterrorisme est la forme moderne du procès en sorcellerie. Toutes les auditions visent très manifestement à accréditer la thèse selon laquelle je serais le chef, le gourou, d'une soi-disant organisation anarcho-autonome. Il faudra qu'on m'explique le paradoxe : je serais le chef, c'est-à-dire celui qui nie l'autonomie d'un groupe de gens, qui sont réputés autonomes. »

Il est 15h40, le 15 novembre 2008
Julien Coupat vient d'être mis en examen

Sa raillerie, on la retrouve à tout moment, au détour de chaque feuillet, de chaque déposition. Quand le juge lui demande comment, avec ses « revenus modestes », il finance autant de « déplacements et de séjours tant en France que dans divers pays du monde », il rétorque : « Je suis économe ». À propos des policiers qui le suivaient dans la nuit des sabotages, il raconte : « on s'est enfoncés dans la campagne pour voir si nous [lui et Yildune, NDLR] étions suivis. Et nous n'avons eu aucun répit puisque, où que nous allions, trente secondes après s'être arrêtés, même dans les endroits les plus reculés, il y a des voitures qui surgissaient. Je ne sais pas s'il faut que je vous donne les plaques... »
– Le juge : « N'y avait-il pas d'autres moyens, plus simples, d'échapper à cette surveillance que vous dites avoir repérée, comme, par exemple, tout simplement, se perdre dans une foule sur un trottoir de Paris ? »
– Coupat : « Ce que vous dites relève d'un niveau d'intimité assez faible. Par ailleurs, je ne sache pas que le fait de marcher dans Paris fasse que l'on cesse de nous suivre maniaquement. Dans les derniers mois, c'est devenu le lieu de sentiment obsidional, c'est-à-dire le fait de se sentir assiégé en permanence. »
– Le juge : « Comment expliquez-vous que le lieu où vous avez été localisé, dans la nuit du 7 au 8, ait été précisément l'endroit où une action visant à bloquer le trafic TGV a été commise ? »
– Coupat : « J'aurais une prescience ? Je n'en sais pas plus qu'un autre... » Plus tard, à propos d'un élément annexe, Julien Coupat lâche : « Malgré mes talents avérés de voyance, je n'ai pas de solution à cette énigme. »

Tout y passe. Les questions du juge se font de plus en plus personnalisées, se concentrent sur lui, sur son autorité morale présumée. Certains, parmi les amis de Julien Coupat, ont reconnu son influence devant les policiers de la SDAT. Avant de se rétracter. Tous. Certaines parlent d'« insultes sexuelles », de menaces de ne pas revoir leurs enfants avant quelques années, de PV moyennement fidèles à leurs déclarations. Le plus jeune du lot est interrogé près d'une quinzaine fois – record absolu, plus que Coupat lui-même. Réponse de celui que la justice soupçonne d'être le chef de bande terroriste : « On est toujours soi-même mal placé pour savoir l'influence que l'on exerce. En revanche, on est bien mieux placé pour savoir les influences que l'on subit et, pour ma part, il ne m'a jamais gêné de subir des influences, au sens où André Gide l'entendait. »

« Construction intellectuelle »

L'un des points intéressant les enquêteurs est une réunion qui se serait tenue à Rouen, où vit en alternance une bonne partie des Tarnac, en amont de la contre-manifestation du sommet sur l'immigration des ministres de l'intérieur européens, à Vichy, le 3 novembre 2008. Pour les policiers, Julien Coupat est le coordinateur du désordre. Celui qui dit à chacun ce qu'il doit amener, et quel rôle il devra tenir. Ce soir-là, à Vichy, la manifestation est bien l'objet de plusieurs débordements sérieux, mais rien qui ne tourne à l'émeute. D'ailleurs, Julien Coupat n'est pas même poursuivi pour sa participation aux faits. Et quoi qu'il en soit : on est fort loin du terrorisme. Néanmoins, le juge Fragnoli veut savoir si Julien Coupat est bien celui qui tirait la corde accrochée à une barrière de police, comme le laissent supposer les caméras de surveillance de la ville. Réponse : « Si vous consultez les blogs [des manifestants, NDLR], vous verrez bien que cette idée circulait déjà sans qu'elle puisse m'être attribuée. Il ne s'agissait pas de tirer la barrière. (…) La vocation de la corde, pour ce que j'en comprends, était un peu comme pour le jeu Intervilles. De matérialiser, plutôt qu'un affrontement stérile avec la police, un effort collectif plutôt ludique autour d'une corde. L'idée qu'avec une corde, on puisse arracher une barrière de police m'apparaît une aberration et pour cause : ce jour-là, rien n'a été arraché du tout. » Une audition plus loin, et Julien Coupat précise : « Tirer les cordes est un vieux jeu médiéval où l'on trouve difficilement la trace d'une violence quelconque. C'est plutôt de l'ordre du sport collectif. »

Quant à cette réunion des ministres de la justice et de police européens « dans l'ancien siège du gouvernement de Vichy », pour lui, comme pour quelques autres, « c'était une gigantesque provocation ».

Souvent, au détour d'une question, le juge Fragnoli dégaine L'Insurrection qui vient, ouvrage collectif que les enquêteurs attribuent principalement à Julien Coupat – ce qu'il nie à plusieurs reprises, et ouvrage qui a même été téléchargé sur Internet par le magistrat instructeur et reversé au dossier... L'interrogatoire glisse alors. Il se fait explications de textes. C'est thèse contre thèse, synthèse contre hypothèses. Une affaire de spécialistes, presque une discussion entre exégètes. Soudain, l'ambiance du palais de justice semble loin. Soudain, on erre quelque part entre une librairie et un amphi entre deux férus d'histoire politique. A moins qu'il ne s'agisse de numérologie. Exemple :

Le juge Fragnoli : « Curieusement, les dates [des sabotages, NDLR] du 25 octobre et du 7 novembre ne sont pas si anodines qu'elles paraissent puisque chacun sait que c'est le 25 octobre (dans le calendrier julien, soit le 7 novembre dans le calendrier grégorien) qu'a eu lieu ce que l'Histoire a retenu sous le nom de l'Insurrection de Petrograd, élément fondateur de la révolution russe qui éclate en 1917 dirigée par Léon Trotski, et ayant pour objectif des points stratégiques tels que notamment les ponts et les gares. Cette même nuit du 25 au 26 octobre (soit du 7 au 8 novembre 1917 en calendrier grégorien), le palais d'Hiver était pris par les insurgés. Or précisément, il est fait allusion à cet épisode historique dans L'Insurrection qui vient. Page 118 : « Les moments de grand retournement : 10 août 1792, 18 mars 1871, octobre 1917 » [octobre 1917 souligné par le juge, NDLR]. Page 121 : « Il y a bien encore des palais d'Hiver. » On pourrait presque en déduire que le choix de ces dates du 25 octobre du 7 novembre par les auteurs de dégradations des lignes TGV est à lui seul un symbole, voire un hommage, pour ne pas dire un message s'inscrivant dans la même veine que L'Insurrection qui vient. Qu'en pensez-vous ? » Coupat : « J'y vois de votre part une construction intellectuelle et un scénario cohérent, mais je ne vois toujours pas le rapport avec mon humble personne. »

Un autre jour, quand le juge reprendra les mots de Coupat (à propos de la concordance des temps et des dates, et sur la « construction intellectuelle et le scénario cohérent »), l'intéressé précisera : « J'espère que le caractère ironique de ma réponse, quant à cette construction intellectuelle, ne vous aura pas échappé. »

Mais parfois, il n'y a plus d'ironie, plus de métaphysique, plus de politique, plus de considérations sociales ni de jugement sur la police. In fine, Julien Coupat reconnaît que « l'instruction anti-terroriste est un lieu peu propice à la discussion d'idées ». Même si, et c'est tout l'intérêt ici, les affaires de terrorisme (ou présumées telles) se distinguent justement des affaires de droit commun en ce qu'elles portent parfois en elles des idées voire des idéaux. Et qu'en ce sens, tout est une question de curseur : où commence le délit d'opinion, où démarre le passage à l'acte, où finit la liberté d'écrire et de décrire, éventuellement, si tel était le cas, une insurrection qui viendrait ?

N'empêche, arrive le moment où il faut en venir aux faits. Rien qu'aux faits. Au juge qui lui demande d'expliquer sa présence, la nuit du 7 au 8 novembre, à Dhuisy (Seine-et-Marne), à l'entrée d'une voie de service de la ligne TGV qui va connaître quelques retards au petit matin, Julien Coupat entre dans les détails. « Ce soir-là, dit-il, j'ai dû m'arrêter quelque chose comme une dizaine de fois, et faire autant sinon plus de demi-tours. Dès que nous nous sommes engagés sur les petites routes, on s'est sentis suivis. Cela ne correspondait pas à des techniques de contre-filatures très élaborées, mais juste au fait de s'arrêter au milieu de nulle part et de voir ce qui vient. Ce soir-là, à chaque fois que nous nous mettions dans les endroits les plus reculés, il y avait une voiture à la conduite suspecte qui surgissait dans les minutes qui suivaient. À partir de là, même si c'est effectivement un sentiment assez oppressant, il y a quasiment un caractère de jeu à s'arrêter et à voir venir les voitures en reconnaissance […] Dans ces conditions, nous avons décidé de dormir dans la voiture, et nous avons été réveillés par le froid. Nous avons eu envie de faire l'amour et nous sommes allés sur un des endroits reculés à l'écart de tout, en pleine campagne, où nous étions passés auparavant. »

Lors du dernier interrogatoire, le ton se fait plus grave. Il est question de vie et de mort quand bien même, de l'aveu de tous les experts ès caténaires, aucune vie n'eût été en jeu dans cette affaire (hormis, éventuellement, celle des poseurs de crochets).
– Le juge : « Pensez-vous que le combat politique puisse parfois avoir une valeur supérieure à la vie humaine et justifier une atteinte à celle-ci ? »
– Coupat : « Cela fait partie, dans la formulation, du caractère délirant de la déposition du témoin 42 [qui a déposé sous X et dont Mediapart a déjà mis en cause la crédibilité, NDLR], tendant à me faire passer pour une espèce de Charles Manson de la politique. »
– Le juge : « En quoi cela vous empêche-t-il de répondre à la question posée ? »
– Coupat : « Je vous demande trois-quatre minutes pour réfléchir. C'est une question importante. Je pense que c'est une erreur métaphysique de croire qu'une justification puisse avoir le même poids que la vie d'un homme. »

Julien Coupat doit formuler une nouvelle demande de remise en liberté dans les jours prochains.


mediapart.fr




Cet article montre clairement qu'au-delà des "sabotages" supposés, ce qui est reproché à Julien Coupat et à ses amis, c'est tout bonnement son INTELLIGENCE politique, sa culture et sa façon de penser. Rien de moins...

M.D.

19/05/2009
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Libérez Julien et les autres !

La police a encore arrêté sept personnes dites "proches" de Julien Coupat dont le dernière demande de remise en liberté a encore été refusée.

Les militants de la vraie gauche souffrent en ce moment des pressions policières. Une journaliste n'a-t-elle pas été arrêtée parce qu'elle aussi était "proche" de Julien Coupat ?

Il faut réagir, exiger la libération des prisonniers politiques ! Qu'on nous donne des preuves que Julien et ses amis sont coupables de sabotage (et non de terrorisme comme l'indique l'Etat) contre le réseau SNCF ou qu'on les libère !

Un réseau allemand antinucléaire a revendiqué le sabotage. Nous soutenons cette action et puisqu'il y a eu revendication, que Julien soit libéré et lavé de tout soupçon !

Marre de ce genre d'images dans les médias.

Qui est cagoulé ? Le flic !

Qui nous contrôle ? Le flic !

Qui nous surveille ? Le flic !

Qui paye le flic ? L'Etat.

A bas l'Etat, les flics et les patrons !

Marre !

Union ! Action ! Révolution ! Autogestion !


19/05/2009
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Lire des livres délivre

L'Ordre moins le pouvoir (poche)

Parution : 28/11/2008
ISBN : 978-2-7489-0097-2
224 pages
11 x 18 cm
10.00 euros

Normand Baillargeon

L’Ordre moins le pouvoir (poche)

Histoire et actualité de l’anarchisme

Édition revue & augmentée

« Affirmez que vous êtes anarchiste et presque immanquablement on vous assimilera à un nihiliste, à un partisan du chaos voire à un terroriste. Or, il faut bien le dire : rien n’est plus faux que ce contre-sens qui résulte de décennies de confusion savamment entretenue autour de l’idée d’anarchisme. En première approximation, disons que l’anarchisme est une théorie politique au cœur vibrant de laquelle loge l’idée d’antiautoritarisme, c’est-à-dire le refus conscient et raisonné de toute forme illégitime d’autorité et de pouvoir. Une vieille dame ayant combattu lors de la Guerre d’Espagne disait le plus simplement du monde : “Je suis anarchiste : c’est que je n’aime ni recevoir, ni donner des ordres.” On le devine : cette idée est impardonnable, cet idéal inadmissible pour tous les pouvoirs. On ne l’a donc ni pardonné ni admis. »


18/05/2009
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